C’est bien connu, les enfants petits comme grands adorent se raconter des histoires, se mettre en scène, se déguiser et cela pendant de nombreuses années … Et d’ailleurs plus longtemps qu’on ne le croit !
Pourtant, nous sommes poussés aujourd’hui par le désir de vouloir les faire grandir trop vite. Ce n’est pas de notre faute (on n’est pas là pour se culpabiliser quand même ), mais celle de notre société qui veut ça… La même qui nous pousse à vouloir des enfants parfaits et performants dès leur plus jeune âge parfois…
Vous savez cette société de consommation qui privilégie les merdouilles qu’on peut remplacer rapidement par une autre, au lieu d’investir dans un beau jouet, plus cher, mais qui dure… comme une jolie dînette ou une belle ferme en bois…
Et on en oublie l’essentiel : laissons les enfants jouer tout simplement sans contraintes, ni mesure de résultats. Place aux jeux symboliques comme les garages, les poupées, les dînettes, les Livres à Jouer…
Vous allez voir pourquoi c’est si important pour eux.
Pour m’appuyer dans cet article, j’ai interviewé Anne-Sophie Casal, jeune femme dynamique et passionnée, qui a fait des études en psychologie, en se spécialisant dans le développement socio cognitif, l’apprentissage et les processus de la construction de la pensée auprès d’enfants en milieu scolaire et d’enfants en situation d’handicap. Elle travaille actuellement à fm2j : centre national de Formation au Métiers du Jeu et du Jouet au Ludopole.
Anne Sophie m’a d’emblée évoqué un phénomène très observé : la quête de la « rentabilité du loisir », la rentabilité de chaque instant : le jeu, dans l’esprit de plus en plus de parents, se doit d’être le plus possible éducatif. Comme si jouer simplement, sans apprendre, était une perte de temps. Ils en oublient que le jeu est avant tout une source de plaisir et d’éveil, et peut bien sûr être aussi une source d’apprentissage… à condition que l’enfant en ait envie. Et c’est que de cette manière là que l’éducatif doit être proposé : quand l’enfant est consentant !
Pourquoi ?
C’est facile à comprendre : quand on n’a pas envie, et ben on apprend moins vite ! (C’est pareil pour nous, non ?). Et si, en plus, il y de la contrainte ou du contrôle de la performance, cela va être très dommageable pour certains.
Vous vous rendez compte que dans certaines classes de maternelle, les dînettes ou autres jeux symboliques se rangent dès le mois d’octobre pour laisser place à l’apprentissage et aux évaluations… Quelle absurdité !
Rappelez-vous que les jeux symboliques aident les enfants à exprimer des sentiments qu’ils ne sont pas encore capables de verbaliser comme « J’ai un petit frère qui va naître, comment cela va t’il se passer ? Est-ce que mes parents m’aimeront autant ? ». L’enfant, incapable vu son jeune âge de formuler ses craintes, va par exemple utiliser le jeu en jetant un poupon à la poubelle. C’est ce qu’on appelle la fonction cathartique, celle qui libère ou purge une pression ou une angoisse.
Ah oui, une chose aussi que j’ai apprise auprès d’ Anne-Sophie Casal : attention à l’interprétation trop rapide. Ce n’est pas parce que l’enfant imite une maîtresse sévère qu’elle l’est forcément, c’est juste pour lui le moyen de jouer un rôle de pouvoir et d’équilibrer la soumission qu’il subit en tant qu’enfant. Et non, vous n’avez pas enfanté un monstre qui veut tuer un bébé quand il le jette à la poubelle !
Un autre rôle supra important des jeux symboliques, c’est la manipulation, qui favorise la motricité fine et contribue également au développement harmonieux de l’enfant !
J’ai rencontré cet été pendant mes marchés beaucoup de personnes qui m’ont demandé jusqu’à quel âge je conseillais mes Livres à Jouer et ils étaient très étonnés de savoir que des grands de 10/12 ans pouvaient encore y jouer, seuls ou en accompagnant le petit frère ou la petite sœur. Il n’y a rien de bébé la dedans…c’est juste pour eux une source de plaisir et de bon développement émotionnel.
Donc en résumé : Place au bon sens avec les jeux symboliques et laissons nos enfants jouer, sans contraintes, sans leurs dire quoi faire, quoi penser…pour les laisser s’épanouir…et encore bien plus si c’est avec des Livres à Jouer 😉