J’ai eu tellement de marques de sympathie lors de la suspension de Mademoiselle Cartonne que je m’étais toujours promis de vous raconter.

Mademoiselle Cartonne a vécu tant de belles histoires avec vous incroyables et amusantes et d’autres au combien plus… déroutantes.

Tellement surprenantes qu’elles méritent d’être racontées.

Alors voilà, cette belle petite notoriété, qui nous a permis de nous rencontrer sur le web ou ailleurs, a aussi attiré la convoitise d’une très grande enseigne et de personnes très intéressées par mon concept.

Quelle fierté ! Vous imaginez mon enthousiasme ? J’étais tellement flattée et fébrile à l’idée que mes livres atteignent un niveau national (voir plus…). Mon concept se retrouvant distribué et disponible dans encore plus de magasins… Il y avait de quoi se laisser attendrir, non ?

Je me disais : « Quelle belle réussite collective ça va être… » 😀 .

Les créations été choisies, les quantités définies (énormes mais je gérais et mon atelier de façonnage et mes partenaires étaient dans les Starting block). Les accords étaient en cours de négociation…

Bref, ça roulait et ça sentait bon.

En plus, j’avais monté un super petite boutique éphémère pour les fêtes de fin d’année où j’avais sélectionnée plus de 40 créateurs. C’était juste l’euphorie. Et j’ai baissé ma garde.

Et là, il s’est passé plusieurs choses. Ta ta ta tin…

Moi qui ai plutôt un côté terrien, raisonnable et censée, les pieds sur terre, ben j’ai loupé une étape. Enfin non, ce n’est pas exact, je n’ai pas vu venir la démarche.

La démarche qui a fait que je me suis engagée dans un début de fabrication, sans garantie écrite et actée, avec une date de livraison très courte. Vous savez « amis entrepreneurs », ces fameuses garanties entre 2 sociétés qui doivent arriver… et des interlocuteurs toujours sympathiques et rassurants au téléphone.

Une date de livraison qui se rapproche…  Et un « tant pis », j’y vais, j’ordonne la production, il faut que je puisse livrer à temps.

C’est comme ça que je me suis lancée dans la production de ces commandes en attendant les contrats. Et les conditions concrètes sont arrivées…

A la lecture, je comprends trop tard qu’elles sont justes mortifères pour une petite structure comme la mienne, loin de ce qui avait convenu “oralement”.

*Prix en baisse, conditions de reprises, pénalités de retard, livraison à mes frais, faux contrat de distribution (qui s’avère être un contrat d’exploitation, voire de soumission, donne-moi ton brevet gratos et garde les emmerdes pour toi), volume de commande d’une grande enseigne reporté et tant pis si tu n’as pas la trésorerie pour te permettre d’attendre…-

Sorti du contexte et avec le recul, bien sûr que c’était franchement léger mais leur méthode était fort bien rodée.

Je me souviens de cette petite phrase au téléphone « Madame, ne pensez-pas un instant qu’on ait eu envie de vous spolier votre brevet ».

Ben non évidemment, vous pensez …

Ou encore de ces négociations avec cet éventuel acheteur, nouvellement retraité qui voulait jouer au entrepreneur, voulant lui aussi me faire signer des contrats tournés à son unique avantage…

Et je pourrais vous en citer et vous en raconter bien plus encore. D’autant plus que beaucoup de créateurs et petites structures vivent cela aussi.

Alors oui, pour en revenir au déroulement, j’ai été radicale. J’ai dit basta et j’ai refusé leurs méthodes de voyou.

Bosser avec un avocat sous le bras, non désolée, ce n’est pas pour moi, ni pour ça que j’avais créé ma boite. Ce mode des affaires, tel qu’il se joue parfois, ne me convient pas, tout simplement. Ces gens-là ne m’intéressent  pas, et ces façons de procéder me salissent et m’encombrent la tête.

Bien sûr, ça m’a terriblement blessée… pour moi, pour tous mes collaborateurs. Pour tous ceux qui m’avaient fait confiance dans cette belle aventure.

Et vous savez quoi, à posteriori, ces méthodes m’a t-on confié, sont très répandues.  Elles sont même carrément enseignées dans les écoles qui forment les futurs acheteurs professionnels. Ah ben me voilà bien rassurée alors…  🙄

Je ne vous cache pas qu’il m’a fallu du temps pour digérer, mais c’est (enfin) fait ! Et du coup, mes petits livres chéris, je les continue pour mes amis et les gens que j’aime et qui me conviennent. 🙂 

Et bye bye la rancœur et l’acidité qui ne sont définitivement pas pour moi.

L’énorme chance que j’ai eue dans cette aventure, c’est que j’ai développé d’autres compétences qui m’ont permis de rebondir.

Je venais déjà d’un milieu où la communication était omniprésente et quand j’ai monté Mademoiselle Cartonne, je me suis intéressée à tous ces nouveaux moyens de communication pour faire parler d’elle. Avec vous, je me suis perfectionnée sur  le web et j’ai beaucoup appris sur les réseaux sociaux… et la communication digitale en général. Et comme je suis très curieuse  😆 et que j’aimais beaucoup ça, j’ai continué à apprendre, à comprendre, et à être efficace.

En plus, j’adore faire partager ce que j’apprends.

Parallèlement, j’étais aussi régulièrement sollicitée par mes collègues créateurs ce qui a fait mûrir en moi l’idée d’en faire mon métier.

Il y a un tel bazar sur le web que beaucoup de personnes n’y comprennent plus rien. Et pourtant commercialement, il est très dommageable de s’en passer, car c’est là que les marques communiquent avec leur clientèle.

Aujourd’hui, la suite naturelle de Mademoiselle Cartonne est donc d’accompagner des créateurs et commerçants, en leur décryptant le web et tous les moyens de communication existants.  Leur rendre simple ce qui parait compliqué. Élaborer des stratégies astucieuses, adaptées et efficaces. Définir une enveloppe budgétaire et s’y tenir.

Et j’ai comme plaisir aussi  de pouvoir travailler qu’avec mes coups de cœur qui répondent bien souvent à mes 3 piliers : les valeurs humaines, la création et la passion*.

*Il se pourrait que je vous parle très prochainement de mes dernières rencontres professionnelles,  parce moi, quand j’aime, ben j’en parle à tout le monde.

Conclusion : Mademoiselle Cartonne est en train de laisser place à Mademoiselle Web  😉 

Et d’ailleurs, que pensez-vous de Mademoiselle Web comme futur nom commercial, vous aimez ?

Il ne me reste plus qu’à vous remercier pour le moment que vous venez de m’accorder 🙂 et pour votre fidélité.

A très bientôt,

Merci à Fabienne et Sara, qui m’ont permis de mettre en mots cet article.